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Laurence Parisot, la Nicole Notat du Medef
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LA VIE DES FAUVETTES 2005 (SANS NUMÉRO)

mercredi 1er juin 2005

Charlie du 1er juin 2005

« Je veux être la Nicole Notat du Medef [1]. » Parfaitement. Qui a fait plus que Nicole Notat pour le Medef ? Bien. C’est moi, Laurence Parisot, dite Lolo, la petite patronne aux jambes vigoureuses (le ski nautique, que voulez-vous !), qui vais succéder au grand Ernest-Antoine à la tête du Medef. Ernest-Antoine m’avait fait entrer au bureau et au comité exécutif. Il me soutient. Je viens de passer le test d’approbation de la puissante UIMM, l’Union des industries métallurgiques et minières, le cartel des maîtres de forges, au sein desquelles chauffe ses fers à blancs, avant d’en marquer le prolétaire, l’épouvantable Denis Gautier-Sauvagnac... Brrrr...

J’ai quarante-cinq ans, l’oeil vif et rond, et le poil roux et luisant de la célibataire endurcie. Belle bouche, quelques taches de rousseur, et en voiture pour les affaires ! Papa dirigeait les meubles Parisot. Mais, en sortant de Science-Po, où j’avais travaillé avec Alain Lancelot sur les sondages d’opinion, je suis entrée chez Louis Harris, faiseur de bonnes opinions. Puis, j’ai repris en 1990 l’Ifop, institut en capilotade qui sondait que Peyrefitte était un grand homme et faisait voter oui au référendums de De Gaulle. Quand papa est mort, j’ai repris Optimum, le numéro un des portes coulissantes et des placards, et j’ai illico placardisé ce zozo de Kessler. Passons.

Une femme à la tête des patrons, c’est bien, non ? Je dirige une PME, et suis plutôt bien introduite chez les gros - notamment par mes jetons chez Eurodisney, Havas et Michelin. Et je suis très favorable à l’ouverture de l’entreprise et du Medef vers des mondes qui lui sont étrangers, comme l’Education nationale ou la culture. La culture, je connais : je suis fan des surréalistes, et particulièrement d’André Breton et ses poupées Kachina [2] si mimi et qui me ressemblent tant... Quant à l’Education nationale, elle doit comprendre comment fonctionne l’entreprise, merveilleux ensemble de forces vives qui travaillent pour le bien de la nation, l’emploi, l’environnement et le progrès. Les enseignants commencent à faire des efforts, c’est vrai. Ils apprennent à leur élèvent l’amour de la Bourse, de la compétition et des marchandises [3]. Ils commencent enfin, accrochés à leur poste, que le chômage, c’est la faute aux salariés. Je suis donc pour un marché du travail flexible, fluide, efficace. Mon idée est de simplifier le Code du travail. Puisque c’est très long et fastidieux à faire, je propose la méthode des sondages. Au hasard, on prend une page, on la déchire. Hop ! Une autre, on la déchire. Jusqu’à ce que le Code pèse deux fois moins. Ca, c’est du surréalisme !

O.B.

Mots-Clés : Laurence Parisot, Medef, UIMM, l’Union des industries métallurgiques et minières, Science-Po, Ifop


[1] Lire Enseigner l’entreprise. Nouveau catéchisme et esprit scientifique, de Christian Laval et Régine Tassi, Syllepse, 2005, 6 Euros.

[2] Poupée amérindienne représentant un esprit

[3] Le Figaro, 27/05/05.


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