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Henri Giscard d’Estaing, jeune giscardien
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LA VIE DES GRANDS FAUVES (SANS NUMÉRO)

samedi 23 avril 2005

J’ai quarante-huit ans, et j’ai dirigé le Mouvement des jeunes giscardiens - par moi-même fondé en 1974 - en compagnie de Jean-Pierre Raffarin. Je ne sais pas pourquoi, mais peu après que papa a été élu président, toutes les portes se sont ouvertes devant moi-même. Et d’abord celles de l’Elysée, où j’ai rencontré plein de gens. Le 14 juillet 1980, j’ai défilé devant papa, en tenue de conducteur de char, en retenant mon fou rire. Peu après, je suis entré à Cofremca, une société de marketing, où je suis devenu spécialiste des comportements alimentaires. D’ailleurs, vous avez vu la ligne, hein ? Comme papa ! En 1987, Antoine Riboud, un industriel ami, m’a embauché chez Danone. Là, je suis devenu spécialiste des sauces [1]. Pour un gars qui avait fait Science-Po, où il flirtaillait - jamais touchée, je le jure ! - avec Caroline de Monaco, c’était un destin grandiose. Hélas, Frank, le fils d’Antoine, est arrivé. Il m’a placardisé ! Ah, le con ! Giscard au placard ! J’ai failli pleurer. David-Weill (Michel), un des banquiers actionnaires du groupe, m’a regardé : « viens chez nous, Riri... » J’ai reniflé. J’ai secoué la tête, boudeur... Et soudain : Alain Minc ! Alain ! Il me prend par sa fragile menotte et m’emmène au Club Med. A la direction financière.

Là, j’observe la France de Thierry Lhermitte du haut de ma haute taille. En ce temps-là, c’était Bourguignon qui dirigeait, fort mal, le Club, faisait des pertes abyssales et toisait tout le monde. Je ris sous cape, et décide de lui lécher le cul pour mieux le trahir. Bourguignon, énamouré, me promeut directeur général. En loucedé, je téléphone à Agnelli (paix à ses cendres mafieuses), actionnaire majoritaire : « Allô ? C’est Giscard ! - Qui ? - Giscard - Qui ça ? - Riton ! Le pote à Momo... - Ah, j’ai eu peur, j’avais cru entendre Giscard... Qu’est-ce que tu veux, Riri ? - Le Club. - Banco. » Je téléphone aussitôt à Fixot, mon beauf (il a épousé ma mère, pardon, ma soeur Valérie-Anne), lui file rencard à la Coupole, à côté de chez moi. « Bernard, j’ai baisé Bourguignon. » Il sourit, mystérieux : « Va voir Trigano. » Il s’agit de Serge, le fils de Gilbert, créateur du Club.

Je l’invite dans ma maison du Loir-et-cher pour une petite partie de chasse. Nous massacrons, en compagnie de mon frère Louis, des perdreaux, des faisans et des canards. Transformer de ravissantes créatures volantes en une boule de plumes ensanglantée et inerte, trouée par le plomb, me ravit. Je regrette de ne pas aller chasser le gros, comme papa, dont la vue baisse et qui est obligé aujourd’hui de fusiller des bêtes sauvages endormies à bout portant. Louis, Serge et moi, fusil à l’épaule, suivons les domestiques qui ramassent toutes ces dépouilles qui, pour la plupart finiront à la poubelle. Nous nous sentons des trappeurs, des pionniers. Des pionniers de l’esprit Club Méditerranée.

O.B.

mots-clés : Henri Giscard d’Estaing, Science-Po, Club Med, Club Méditerranée


[1] Authentique.


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