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François Loos, ministre du commerce et de l’inutilité
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mercredi 12 janvier 2005

Charlie du 12 janvier 2005

Ne vous y trompez pas : malgré ma tête de représentant en saucisses de Strasbourg, je suis polytechnicien et ingénieur du corps des Mines, la botte, celle dont est issu Beffa le roublard. J’ai cinquante ans et six enfants. Et alors ? Gaymard en a sept ou huit, peut-être plus. Le Planning familial, c’est pas notre truc. J’ai magouillé avec le Parti radical valoisien (deux cent soixante-douze militants dans toute la France, dont deux cents permanents). J’en suis donc devenu le président avant de faire partie des fondateurs de l’UMP.

Cependant, ma vie ne fut pas toujours mauvaise : en 1984-1985, j’étais au côté d’Hubert Curien, ministre de la Recherche et de la Technologie, auprès de qui j’ai conçu le projet Eurêka, qui allait porter la recherche européenne bien au-delà de la recherche américaine - on a vu la suite. Je suis devenu plus tard directeur général de Rhône-Poulenc, puis député du Bas-Rhin.

Conscient de mes capacités, Raffarin m’a nommé ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche dans son premier gouvernement. « Alors, Loos, m’a-t-il dit. Ça cherche peu et ça trouve rien, c’est ça ? » « C’est ça, chef ! », ai-je répondu en claquant les talons. « Très bien. Sucrez-leur les quelques centimes qui leur restent, à ces assistés ! »

J’ai sucré, et, ayant abandonné la misérable recherche aux faméliques chercheurs, je suis parti au Commerce extérieur. Et là je m’éclate. Depuis que je m’en occupe, le commerce extérieur est dans le rouge, mais j’y vois un bon signe. Car regardez les États-Unis : ils ont un commerce extérieur terriblement déficitaire, n’est-ce pas ? Or ils ont une économie florissante et créatrice d’emplois ! Donc plus le commerce va mal, plus le commerce va bien. A Polytechnique, on est logique.

Tiens, les délocalisations... Les constructeurs d’autos. Ils s’implantent en Pologne. Ils importent aussitôt des parfums Guerlain venus de Paris pour lutter contre les mauvaises odeurs, et Guerlain crée des emplois ! Que vous dire encore ? J’ai envie de refusionner avec les radicaux de gauche et retrouver la grandeur du radicalisme. Baylet et moi présiderions de gigantesques banquets républicains où des hectolitres de sylvaner et de cahors arroseraient des tonnes de choucroute et de cassoulet tandis qu’on regarderait le big-bang du textile et l’arrivée des Chinois comme un superbe tsunami... Un petit cigare après les liqueurs... le doux commerce, quoi...

O. B.

Mots-Clés : François Loos, Polytechnique, Mines, recherche, Rhône-Poulenc, Ministre, commerce


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