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Mario Monti, il professore di cazzate (couillonnades)
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LA VIE DES GRANDS FAUVES N°186

mercredi 3 décembre 2003

Charlie du 03 décembre 2003

Ciao Cavanna ! Ceci est ma repentance : je retire tout ce que j’ai dit [1]. Je ne suis plus du tout pour la concurrence. Je ne suis plus Monsieur « Hypermarché », comme dit Libé. J’ai compris. J’ai lu Stiglitz, Krugman, Zio Bernardo. J’ai décidé enfin de comprendre l’économie. Mais permettez : je suis il professore Monti, professore d’économie monétaire, ancien recteur de l’Université Bocconi, commissaire européen chargé du marché intérieur et de la fiscalité de 1995 à 1999 et chargé de la concurrence depuis 1999. J’ai été éditorialiste du Corriere Della Serra, et j’ai honte.

Je n’ai jamais enseigné que des bêtises : la loi de l’offre et de la demande, le marché, la concurrence qui profite aux consommateurs. Oui, tout cela est stupide. La concurrence tire l’économie vers le bas. La concurrence n’est pas efficace, la concurrence ne tient pas compte des « externalités » (la pollution, les irréversibilités, les destructions, la qualité, tout simplement, des choses), et jamais les prix ne donnent une quelconque « vérité » de quoi que ce soit. Les entreprises en concurrence gaspillent énormément, en pub, en recherches concurrentes, en combats pour arracher des marchés. Les monopoles, au contraire, bénéficient de rendements croissants plus ils croissent, plus leurs coûts de production diminuent, ce qui fait que ce sont eux qui font véritablement bénéficier les consommateurs de l’application des découvertes. Regardez Microsoft ! Il croît, et ses produits coûtent de moins en moins cher ! Vous me direz : et Linux ? Eh bien, Linux est quelque chose d’anticoncurrentiel par essence, une simple coopération.

De même, il est clair que le public ne s’oppose pas au privé, au contraire, le public renforce le privé : toutes les théories de la croissance moderne sont axées sur les synergies, les dynamiques de réseau, tout ce qui est anticoncurrentiel.

Je viens de lire Krugman. Oui, c’est le meilleur éditorialiste économique des États-Unis [2]. Toutes ces fous de libre-échange tombent dès qu’on introduit des interactions stratégiques entre firmes. L’idée que chaque nation est en concurrence avec les autres est ridicule. Moi-même, je suis ridicule. Certes, je suis un peu moins ridicule que Camdessus, moins malhonnête que Léon Brittan, ex-taupe des États-Unis en Europe, et moins borné que Trichet, qui croit que moins on a d’argent, plus on est riche. À soixante ans, j’ai enfin compris que la concurrence n’est jamais appliquée par les plus puissants, États-Unis et Chine en tête. Je peux partir à la retraite.

O. B.

Mots-Clés : Mario Monti, Union Européenne, concurrence, service public


[1] Charlie, 19/06/02

[2] Il écrit dans Fortune et le New York Times, notamment


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