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François Fillon, notaire
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LA VIE DES GRANDS FAUVES

mercredi 23 mai 2007


Ah, Charlie  ! Enfin, on s’intéresse à moi dans les Grands Fauves ! Vous avez vu la tartine de Raphaëlle Bacqué dans Le Monde  ? Comment elle arrive à beurrer de rien un sandwich inodore, incolore et sans saveur ? Deux pages sur mon néant ! Quel vertige !
  Papa était notaire. Notaire à Cérans Foulletourte... Quand on est fils de notaire à Cérans Foulletourte, on rêve d’Amazonie, et j’ai voulu être journaliste, tandis que l’un de mes frères rejoignait Michel Fugain. Mais Dieu en décida autrement, amen, je rejoignis Joël Le Theule, dernier député gaulliste de la Sarthe, qui décéda peu après, me laissant son siège de député. Benjamin de l’Assemblée en 1981, conseiller général, président du conseil général, maire de Sablé-sur-Sarthe, président du conseil régional, ministre de l’Enseignement supérieur, puis ministre des Technologies et de l’Information de Balladur, ministre délégué chargé de La Poste de Juppé, ministre des Affaires sociales et de l’Emploi de Raffarin, ministre de l’Education, et maintenant Premier ministre. Et tout ça dans une grisaille ! Une réussite terne à foutre le cafard. J’ai gravi les échelons sans coups d’éclat. Pas de coups bas, pas de coups droits, droit dans le mou et « Courage Fillon », tel est mon surnom. Je suis marié à une Galloise. Ma seule originalité, j’en ai bien peur. Pénélope. J’ai cinq enfants. Alléluia.
  J’ai cinquante-trois ans, Nicolas cinquante-deux. L’avocat et le notaire. Mon cerveau est une bulle d’archives. Je suis tellement provincial ! J’ai une gentilhommière. Comme tous les bourgeois de province, je fais « vroum-vroum » avec de grosses voitures. Une Alpine. Puis une Ferrari. Vroum-vroum dans la Sarthe ! Ah, la Sarthe ! Les curés, les chouans, les abbés de Solesmes, qui tantôt m’accueillent pour prier... Un jour, j’ai rencontré Séguin. Il était gros, coléreux, chassieux et beuglard. Je l’ai suivi. Il détestait Juppé. Moi, j’aimais bien Chirac. Tout à coup arrive Balladur. Que faire  ? Comment lui cirer les pompes sans me fâcher avec Séguin, tout en approuvant Chirac mais en suivant le jeune et bouillant Sarko ? Faire le notaire. Je me suis défini gaullo-libéral-social et, comme personne ne faisait vraiment attention à moi, ça a marché.
Quelques erreurs, la tentative de prendre le RPR, ma défaite aux régionales, quelques succès, mon passage aux Affaires sociales en 2002, où je réussis enfin à allonger la durée de cotisation des fonctionnaires, et puis la chance de ma vie, Villepin me vire de l’Éducation nationale. Sur le coup, je suis vexé comme un clerc d’étude à qui on a soufflé un contrat et je passe à Sarko. Mais quel cul quand j’y pense ! Et me voilà. Excusez-moi, je bâille.

ONCLE BERNARD

P.-S. pour Luce Lapin.
Sarko aime la corrida, j’aime la corrida, comme tous les notaires. Les arènes sanglantes, le sable et le soleil, les cris de la foule avinée et le beau raisiné qui coule rouge sur la peau noire. La beauté façon notaire, quoi. Un gugusse chamarré qui a trente minutes pour tuer une pauvre bestiole apeurée, traquée et mutilée. Dix premières minutes : on fatigue la bête, quelques véroniques, une mariposa, et c’est le tercio des piques. On sectionne les muscles du cou, on « châtie » le taureau, comme disent les cuistres, dans un magnifique concert de cuivres et de soleil, olé. Quelques litres de sang répandus plus tard, c’est le tercio des banderilles. On pique la bête, elle meugle de douleur, elle est essoufflée, elle s’agenouille, on la relève à coups de pique, et voilà le matador, c’est beau, c’est de l’art,

O. B.

Mots-clés : François Fillon, Le Monde, Ministre, UMP, Premier ministre


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