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http://labaseob.free.fr/article.php3?id_article=102 LA VIE DES GRANDS FAUVES, N°220 dimanche 9 septembre 2007
Charlie du 20 octobre 2004 Oui, je suis le P-DG au Chicago Board of Trade depuis juin 2002, la principale Bourse américaine de produits dérivés. J’ai fait de modestes études de sciences dans le Minnesota, puis grimpé sur le tas, de spéculation en spéculation sur le « pitt » de Chicago, et j’explique. Vous voulez payer un achat en
dollars dans trois mois. Mais vous ne savez pas combien vaudra votre
dollar dans trois mois ! Peut-être moins, peut-être plus.
Or, vous avez des euros en poche. Vous achetez un « produit
dérivé » qui couvre votre valeur en dollars
à un prix convenu. Dans trois mois, le vendeur du produit
dérivé vous fournira les dollars au prix que vous
souhaitez aujourd’hui. Bien sûr, il prend sa petite
commission au passage. Le principe du produit
dérivé s’applique à tout : à la
météo, aux taux d’intérêt, aux valeurs des
matières premières — du pétrole, en
particulier —, aux valeurs boursières,
immobilières... Dès qu’il y a incertitude et
spéculation, il y a produit dérivé.
En ce moment, les produits
dérivés jouent la Bourse à la baisse. Ils ont un
énorme « effet de levier ». Si vous vous couvrez sur
100 dollars, les marchands de dérivés spéculent
sur i ooo. Résumons : je pique du
fric aux uns et aux autres en raison de l’incertitude ; je pousse
à l’incertitude en réinvestissant ce fric dans des
« hedge funds », des fonds spéculatifs, qui
investissent en actions et obligations pas très solides ; ces
mêmes fonds spéculatifs bouffent du produit
dérivé en veux-tu en voilà en raison de
l’instabilité qu’ils engendrent sur les marchés
financiers ; et enfin les fabricants de produits dérivés
se réassurent eux-mêmes auprès de fabricants
d’autres produits dérivés. A l’infini. Les derniers dérivés très à la mode concernent le climat. Selon le département du commerce américain, un tiers de l’économie américaine, soit 3 800 milliards de dollars, est soumis au risque climatique. De quoi se faire des gonades en or, non ? C’est Enron qui avait lancé le truc en 1997. Zut... j’aurais peut-être pas dû parler d’Enron... O. B. Mots-clés : Bernard Dan, Bourse, Etats-Unis, spéculation, Board of trade [ Accueil ] [ Retour à l'article ] [ Haut ] |
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