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Bernard Dan, marchand d’assurances sur le vent
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LA VIE DES GRANDS FAUVES, N°220

dimanche 9 septembre 2007

Charlie du 20 octobre 2004

  Oui, je suis le P-DG au Chicago Board of Trade depuis juin 2002, la principale Bourse amé­ricaine de produits dérivés. J’ai fait de modestes études de sciences dans le Minnesota, puis grimpé sur le tas, de spécula­tion en spéculation sur le « pitt

 » de Chicago, et j’explique. Vous voulez payer un achat en dollars dans trois mois. Mais vous ne savez pas combien vaudra votre dollar dans trois mois ! Peut-être moins, peut-être plus. Or, vous avez des euros en poche. Vous achetez un « produit dérivé » qui couvre votre valeur en dollars à un prix convenu. Dans trois mois, le vendeur du produit dérivé vous fournira les dollars au prix que vous souhaitez aujour­d’hui. Bien sûr, il prend sa petite commission au passage.

  Le principe du produit dérivé s’applique à tout : à la météo, aux taux d’intérêt, aux valeurs des matières premières — du pétrole, en par­ticulier —, aux valeurs boursières, immobi­lières... Dès qu’il y a incertitude et spéculation, il y a produit dérivé.


Le Board of Trade a lancé les premiers pro­duits dérivés en 1858 à Chicago pour couvrir les fluctuations du prix du maïs. Ces dernières années, le marché croit de 30 à 40 % par an : autant dire que l’incertitude et la spéculation croissent d’autant.

  En ce moment, les produits dérivés jouent la Bourse à la baisse. Ils ont un énorme « effet de levier ». Si vous vous couvrez sur 100 dollars, les marchands de dérivés spéculent sur i ooo.

Résumons : je pique du fric aux uns et aux autres en raison de l’incertitude ; je pousse à l’incerti­tude en réinvestissant ce fric dans des « hedge funds », des fonds spéculatifs, qui investissent en actions et obligations pas très solides ; ces mêmes fonds spéculatifs bouffent du produit dérivé en veux-tu en voilà en raison de l’instabilité qu’ils engendrent sur les marchés financiers ; et enfin les fabricants de produits dérivés se réassu­rent eux-mêmes auprès de fabricants d’autres produits dérivés. A l’infini.

  Les derniers dérivés très à la mode concer­nent le climat. Selon le département du com­merce américain, un tiers de l’économie améri­caine, soit 3 800 milliards de dollars, est soumis au risque climatique. De quoi se faire des gonades en or, non ? C’est Enron qui avait lancé le truc en 1997. Zut... j’aurais peut-être pas dû parler d’Enron... 

O. B.

Mots-clés : Bernard Dan, Bourse, Etats-Unis, spéculation, Board of trade


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