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Saint Pierre-Antoine Delhommais, expert et aposta


LA VIE DES GRANDS FAUVES N°166



Charlie du 04 juin 2003

Merci de me laisser la parole. Donc, dans ma jeunesse et dans un article de première page du Monde, j’exprimai « la dure et juste loi des marchés financiers [1] », car le marché est dur mais juste. La loi de l’offre et de la demande est sévère avec le prolétaire. Mais qui aime bien châtie bien : le châtiment du chômage n’est que le prix à payer pour les ouvriers aux salaires trop élevés ou payés au smic, barrière à l’embauche de millions d’hommes et de femmes. De même, les charges trop grandes sur les entreprises, les impôts sur les bénéfices trop forts briment les malheureux salariés, victimes émissaires, amen.

Et voilà qu’on me raconte dans un livre [2] que la loi de l’offre et de la demande n’existe pas ! Non ! Que même les Prix Nobel, Debreu, Nash, Stiglitz et d’autre se tapent sur les cuisses quand ils entendent les expressions " équilibre du marché " ou " efficacité du marché " ! Pas possible ! Et on ne me disait rien ?

J’ai tout compris, désormais, et je me repens. D’ailleurs, je l’explique dans mon dernier article du Monde, « L’Europe perd la guerre monétaire [3] », toujours en première page, où j’ai décidé d’avouer mon incompétence.

Le dollar baisse. Pourquoi ? Je ne sais pas. D’après la BCE, je me cite, ce serait parce que les rendements offerts sur le Vieux Continent sont supérieurs de 1% à ceux offerts aux États-Unis. » Laissez-moi rigoler !

« Comme si une différence tellement mince, je me cite, pouvait susciter un tel engouement. » Ah, ah ! Certe 1 % sur 2 %, c’est du 100 %, mais ta sueur ? Elle bat le beurre ? Ensuite, « le yen, qui propose depuis huit ans des rendements de 0 %, devrait s’effondrer » ! Certe, avec une inflation négative, le taux d’intérêt est plus élevé au Japon qu’en Europe ou aux États-Unis, mais ta soeur ? I’important, c’est que la loi de l’offre et de la demande n’existe pas, OK ?

Autre raison, me dit-on, le déficit américain. Je réponds : et alors ? Et alors ? Tantôt le déficit est gros avec un dollar haut, et tantôt il est fort avec un dollar bas ! Pan !

D’autres disent : c’est la baisse d’activité américaine. Et là, je me marre ! Car, parfois, la croissance décélère, et le dollar monte, et parfois la croissance accélère, et le dollar monte aussi, ah, ah, ah !

Conclusion : il riy a pas de loi économique expliquant la baisse du dollar. C’est la Maison-Blanche qui veut que ça baisse. La monnaie, c’est de la politique ! L’économie, c’est de la politique ! J’emmerde la Ioi de l’offre et de la demande ! Je vous emmerde, connards d’économistes ! Je me reconvertis dans la météo, là, il y a des lois fiables !

O.B.

Mots Clés : Pierre-Antoine Delhommais, BCE, monnaie, taux d’intérêt, Loi de l’offre et de la demande


[1] Le Monde, 17/09/98.

[2] Dictionnaire d’analyse économique, de Bernard Guerrien, La Découverte.

[3] 18-19/05/03.


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